les aiguilles
Ô grande ligne au sablier infini,
Toi qui, faite de grâce et d’horreur,
Esquisse d’une plume tranchante la chaleur
Des sourires entremêlés de perles et de cris.
Que dis-tu de cette étrange action ?
Pêcheur héroïque à l’épopée funeste.
C’est un tombeau au cadavre indigeste
C’est un tombeau à la gloire des tristes passions.
Ô grande ligne au sablier infini,
Toi qui sur de blanches pages couches nos récits
N’as-tu que de sombres contes emplis de tragédie
Au creux de ton abysse ? Caches-tu de vrais hommes épris ?
Me parvient cette douce rosée d’aube
Ainsi l’écho à ces ineptes sanglots.
Suave réfutation à la lueur d’émeraude,
Caresse céleste aux charnels flots.
Ô grande ligne au sablier infini,
Pourquoi recéler ce sentiment à l’embrun maternel ?
Si salutaire, pureté aux effluves d’éternelle,
Je veux me délecter de ce parfum, fuir l’agonie.
Preux combattant, je braverai l’hydre.
Valeureux assaillant, je percerai le mystère
Des cœurs enlacés d’immortalité qui confère
Un regard se reconnaissant au fond de mes pupilles.
Ô grande ligne au sablier infini,
Je comprends ton cabalistique fil.
Le sable peut s’échapper au loin,
Je comprends et aspire à celle dont je suis empreint…